Sixties Seventies Eighties
Mémoire Vivante
Préambule
Années pattes d’Eph
Nous, les enfants de la deuxième période des années 50 !
C’était un temps ou regardions le futur avec excitation et curiosité : le temps de notre enfance, de notre adolescence. Enfants des années 50 (de mon côté la cigogne m’a déposé en 1956), nous sommes nés en pleine effervescence, dans un monde en construction.
Les trente Glorieuses (période de forte croissance économique et d’amélioration des conditions de vie, une trentaine d’années qui a suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, jusqu’au premier choc pétrolier de 1973), la guerre froide, la décolonisation, mai 68,…: tout cela a fait de notre enfance et de notre adolescence une période mouvementée, qui a vu notre quotidien se transformer profondément.
Suivant que vous soyez picard ou provençal, rural ou urbain, conservateur ou progressiste, démuni ou fortuné, selon que vous soyez homme ou femme, il va de soi que vos jeunesses furent différentes. Toutefois, nous avons tous grandi à mesure que le pouvoir d’achat croissait, que des villes nouvelles / des cités et des tours se dressaient, que la télévision s’imposait.
Nous avons entendu chanter Jacques Brel et Claude François, les Frères Jacques et les Beatles, Sylvie et Johnny, Mick Jagger, Nino Ferrer et Barbara. Nous avons regardé « Thierry la Fronde » et « Les Shadocks ».
Nous avons tous porté des pantalons à « pattes d’eph », joué au jeu des 1000 bornes et étudié les mathématiques modernes.
Nous avons été majeur à dix-huit ans, parmi les premiers de l’histoire (me concernant : loi votée le 5 juillet 1974 et j’ai eu 18 bougies un mois et demi après : le 19 septembre). Tout cela et bien d’avantage, ce patrimoine commun fait de nous les enfants de la deuxième moitié des années 50.
Nous sommes nés en pleine effervescence politique, économique, sociale, morale, scientifique et technologique, dans un monde en construction.
Pris dans la dynamique des « Trente Glorieuses », pendant la guerre froide, en pleine période de décolonisation, quelques années après la guerre mondiale et quelques années avant Mai 68, nous étions voués à voir notre vie quotidienne profondément bouleversée.
La nostalgie, un sentiment positif : il n’empêche pas de « vivre aujourd’hui » et de se « projeter dans le futur ».
Les années sixties & seventies représentent pour moi une période importante (le socle de base de ma vie), peut-être l’on pense que c’est de la nostalgie, je l’assume pleinement, en effet pour moi ce « sentiment nostalgique » est positif : le fait de regarder de temps à autre dans le rétroviseur ne m'empêche absolument pas de vivre aujourd’hui et de me projeter dans le futur en programmant différents projets.
Article du Blog de Christophe André
Nostalgie
Comme je parle souvent de méditation, et de l’intérêt de savoir vivre l’instant présent, on me remonte parfois les bretelles en me disant « l’instant présent, l’instant présent… et l’instant d’après, alors ? et l’instant d’avant ? ça compte pour du beurre, notre passé et notre futur ?
Non, c’est important aussi ! Tout est important : le présent, le passé, le futur ! Mais ce qui est précieux, c’est la liberté de mouvement, c’est de pouvoir naviguer librement dans ces trois temps psychologiques, et de ne rester durablement prisonnier d’aucun.
Vivre au présent est capital, mais c’est bon, aussi, de faire des projets et d’avoir des espérances. Et c’est bon, enfin, d’avoir des regrets et même de la nostalgie !
La nostalgie est le mélange en nous de la douceur et de la douleur des souvenirs, elle mêle l’agréable – on se souvient des beaux instants – et le désagréable – on est triste que ces moments soient passés.
La nostalgie n’est pas une simple émotion, elle est un état d’âme subtil, mêlant les sensations, les images, les pensées, liées à l’évocation de notre passé, où bonheur et malheur se trouvent harmonieusement mêlés, comme dans la vraie vie.
L’état d’âme de nostalgie est un phénomène très intime et très personnel, c’est pourquoi aucune nostalgie ne ressemble à une autre. Il y a par exemple des personnes, dont je fais partie, qui sont capables de ressentir de la nostalgie même pour des époques qu’elles n’ont jamais vécues, des lieux où elles ne se sont jamais rendues, des personnes qu’elles n’ont jamais rencontrées, des musiques qui existaient avant même qu’elles ne soient nées…
Un petit arrêt sur image sur ce sentiment.
Pourquoi être nostalgique, c’est bon pour la santé ? : d’après une étude sérieuse réalisée en 2014, 62% des français sont nostalgiques et regrettent le passé ¤ le « c’était mieux avant » revient dans toutes les conversations ¤ on regrette les 2 CV, les films de Capra ou de John Ford, les musiques des années 60, 70, 80, etc… ¤ bref, on se remémore souvent sa jeunesse et cela nous rend nostalgique ¤ mais attention, pour certains, être nostalgique c’est ringard ou réac ! ¤ et bien, des études scientifiques très sérieuses de l’Université américaine du Dakota ont démontré qu’au contraire la nostalgie c’est excellent pour le moral et pour notre santé ! nous sommes tous des nostalgiques, à un moment ou à un autre en puissance ¤ mais ce qui est nouveau dans cette recherche, c’est qu’au contraire, le sentiment de nostalgie n’est pas galvaudé mais surtout il est synonyme de bonne humeur et de pensées positives ¤ en effet, lorsque nous pensons au passé, nous nous rappelons uniquement des bons moments liés à notre vie ¤ ce sentiment nous booste et nous requinque ! la nostalgie ne nous isole pas, contrairement aux idées reçues mais elle nous fait sentir libre et heureux d’appartenir à un groupe qu’il soit familial, amical ou sportif ¤ un effet surprenant de la nostalgie, il réchauffe au sens littéral du texte ¤ si vous avez froid, rappelez-vous un bon moment passé et bien la nostalgie vous apportera un peu de chaleur ! ¤ la nostalgie, le c’était quand même mieux avant, c’est bon pour la santé et souvenez-vous que l’on ne peut jamais tourner une page de sa vie sans que s’y accroche une certaine nostalgie ¤ et c’est tant mieux : la nostalgie positive !
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Pendant longtemps, on a considéré que la nostalgie était à éviter, qu’elle représentait une forme de tristesse et de mélancolie pouvant s’avérer problématique.
Mais les travaux récents en psychologie des émotions tendent à la réhabiliter : chez la plupart des personnes, elle entraîne des ressentis plutôt agréables, elle aide à se sentir moins seul, elle joue un rôle important dans le sentiment d’identité personnelle, en établissant une continuité entre passé et présent.
Il est précieux de laisser régulièrement naître en nous la nostalgie, et sans doute précieux aussi d’apprendre à la fréquenter et à la savourer : elle est délicieuse si elle est transitoire, mais dangereuse si on s’y éternise, surtout si on a un tempérament mélancolique, voire dépressif.
La question, finalement, c’est : vers quoi nous pousse la nostalgie ?
Saint-Exupéry la définit comme « le désir d’on ne sait quoi ». Ce flou est son charme et son péril.
Si la nostalgie nous pousse aux regrets répétés, attention, danger ! Mais si nous comprenons son message : « ce qui compte dans ta vie, c’est le bonheur » et si nous sommes attentifs à son visage lumineux, et pas seulement douloureux, alors nous pourrons, grâce à elle, revenir vers le présent : « ma vie, c’est aussi ici et maintenant », et vers l’action : « je veux vivre de nouveaux instants heureux ».
Car nos bons souvenirs de demain, c’est aujourd’hui que nous les vivons…
Cet article reprend la chronique de Christophe André du 3 mars 2020 dans l’émission de France Inter, Grand Bien Vous Fasse.